Avec 3 ministres à sa tête en moins de 3 ans, le secteur de la culture semble constituer un casse-tête dans les hautes sphères. Loin des “Constantine, capitale de la culture arabe“, “Tlemcen, capitale de la culture islamique” et autres événements périodiques, nous allons lister ci-dessous 5 propositions pour booster le secteur de la culture en Algérie dans la durée.
1-Mettre en place une Ecole Nationale Supérieure des Métiers de la Culture
Le lancement de l’Ecole Nationale Supérieure de conservation et de restauration des biens culturels (ENSCRBC) il y a 3 ans a permis à l’Algérie de pouvoir disposer d’un vivier de futurs restaurateurs, sans avoir besoin de faire appel à des conservateurs d’art étrangers.
Toujours dans une optique de collaboration entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique et le Ministère de la Culture, une Ecole Nationale Supérieure des Métiers de la Culture pourrait voir le jour et ainsi former aux divers métiers associés au patrimoine, à la culture et au tourisme culturel, à l’image de guide culturel, médiateur culturel, attaché culturel ou encore éditeur.
Une initiative du genre permettrait de créer des emplois et de renforcer de nombreuses institutions et/ou les opérateurs privés, faisant naître par la même occasion une industrie culturelle.
2-Aller vers des partenariats gagnants avec le secteur privé et les communes
Comme mentionné plus haut, les opérateurs privés, organisateurs d’événements d’envergure ces dernières années (concert de Stromae à Alger, projections de blockbusters, organisation de festivals…) pourraient gagner à collaborer avec les collectivités locales ainsi que le Ministère, dans une optique où le privé pourra apporter son expertise et ses moyens et le secteur public ses infrastructures.
Les communes pourront également profiter de cette collaboration pour mettre en place des événements de proximité de qualité (voir point 5).
3-Relancer et multiplier les parcours culturels :
L’Algérie recèle de nombreux édifices historiques et culturels que nombre de personnes, algériennes ou étrangères, souhaitent visiter. De la Casbah à la Grotte Cervantès en passant par Sidi El Houari, multiplier les parcours culturels maîtrisés permettrait de mettre le tourisme culturel sur de bons rails, grâce aux guides, transporteurs et autres conservateurs spécialement formés pour l’occasion (point 1).
Ces parcours culturels pourraient également s’étendre aux événements de tous les jours. Qui n’a jamais pu se rendre à un concert par manque de transport ? À travers un partenariat avec l’ETUSA, des bus spéciaux seraient dédiés aux événements culturels majeurs, permettant au plus grand nombre de s’y rendre.
Exemple : À travers un site créé à cet effet, il vous sera possible de réserver votre place à l’un des parcours culturels existants. Une fois fait, il vous suffira de vous rendre à un arrêt spécifique où un bus vous attendra. Le parcours culturel vous mènera à 2 ou 3 haltes, un guide toujours à vos cotés et aux cotés des autres curieux.
L’avis de Mohamed El Habib Baba Ali (Rédacteur à Android DZ) : “Le lancement du paiement électronique et de ce genre de plateformes donnerait l’occasion aux gens qui travaillent toute la semaine de réserver leurs places en toute sécurité, et de ce fait de connaître l’impact réel des sorties culturelles”.
4-Travailler en collaboration étroite avec le Ministère du Tourisme :
Le tourisme culturel est un tourisme qui attire de plus en plus de voyageurs et qui a fait le succès de certaines destinations (Egypte, Grèce…). Surfer sur cette vague donnerait l’opportunité à l’Algérie de booster deux secteurs, le tourisme et la culture, en une seule occasion.
Et les possibilités sont illimitées dans le domaine. Il serait ainsi intéressant de réaménager les maisons de pécheurs du Bastion 23, aujourd’hui utilisées à usage de bureaux administratifs, en chambres afin d’y accueillir des touristes, algériens ou étrangers, le temps d’une nuit.
Réaménager certaines maisons de la Casbah, vidées de leurs squatteurs, pour en faire des auberges et des Bed&Breakfast, avec toujours cette singularité pour les voyageurs, qui pourront passer une ou quelques nuits au cœur même de la Casbah.
Comme dit plus haut, les possibilités pour un tourisme culturel, respectueux de son environnement, sont infinies et il serait dommage de ne pas y faire appel.
5-Axer sur le travail de proximité :
Les communes ont également un rôle à jouer dans le boost du secteur culturel. Les salles de cinéma, les infrastructures culturelles et les esplanades étant sous leurs prérogatives. Si les APC du pays prenaient exemple sur le travail entrepris depuis quelques années par celle d’Alger-Centre, un réel changement serait à constater.
Exemple d’opération possible : “Alger, la nuit”, une journée dans l’année, où toutes les APC renforceraient la sécurité et proposeraient un programme culturel intéressant, de 9h jusqu’à 5h du matin, donnant à voir une autre image de la capitale et incitant par la même occasion les Algériens à sortir, en dehors du mois de Ramadan.
Beaucoup d’autres chantiers restent à être lancés mais ces 5 propositions sont à nos yeux un bon départ pour une place plus conséquente de la culture dans notre pays.
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