Durant le mois sacré de Ramadan, les Algériens peuvent remarquer une effervescence dans les rues et artères des villes, notamment Alger, la capitale. Effervescence qui vient à manquer le reste de l’année.
C’est donc un mois par an qu’Alger devient une capitale à proprement parler. Une ville qui s’illumine jusqu’au bout de la nuit. Une ville où les commerces restent ouverts toute la soirée pour le plus grand bien d’une population qui montre bien son amour pour les sorties nocturnes. Et surtout, durant ce mois, Alger (et les autres villes du pays) propose un riche programme culturel.
Une question se pose toutefois : Pourquoi seulement un mois par an alors que le succès de la vie nocturne est notable ? Les autorités mais surtout les organisateurs privés d’événements devraient penser à étendre cette vie nocturne, ce mouvement au reste de l’année.
Pourquoi ne pense-t-on à des idées innovantes telles que « The Island » uniquement durant le mois sacré ? Pourquoi ne pas utiliser l’idée du Bardo Museum Nights en la développant pour justement promouvoir les sorties aux musées et par conséquent, promouvoir la culture ? Et enfin, pourquoi ne pas enrichir le programme culturel de la capitale, profiter du grand nombre de salles disponibles, de l’esplanade de l’OREF ou de bien d’autres endroits pour redonner à Alger la lumière dont elle a cruellement besoin.
Animer nos villes uniquement durant le mois de Ramadan ne leur rend pas justice. Nous nous enfermons dans une routine dégradante 11 mois et sommes heureux de retrouver le mois de Ramadan, vu comme le sauveur face à notre monotonie.
Certains diront que les commerces n’ouvrent pas en nocturne car la population ne sort pas. Pour d’autres, la population ne sort pas pour la simple et bonne raison qu’il n’y a rien à faire dehors à partir de 20h, pour cause de manque d’activités. “Si j’ouvre la nuit dans mon quartier sans avoir de clients, je prends le risque d’avoir des soucis au niveau de ma sécurité”, avance Ahmed, commerçant à la rue Ben M’hidi. Un groupe de jeunes, rencontré au Bardo, rétorque pour sa part “vouloir avoir la chance de vivre ces moments y compris durant l’hiver”.
Nous voilà donc dans un cercle vicieux. Il faut que quelqu’un fasse le premier pas. Il faut que les commerçants croient en l’envie des Algériens de se changer les idées, et ce, peu importe l’heure. Et que les Algériens fassent vivre les commerces, les cafés et les établissements culturels tout au long de l’année et dans tous les quartiers, Sidi Yahia n’ayant pas le monopole de la vie nocturne.
À Oran, Béjaïa ou encore Annaba, villes côtières et touristiques, les villes ne dorment pas et vous aurez à croiser des groupes de familles ou d’amis dehors jusqu’au petit matin. Pourquoi Alger fait-elle donc exception ?
Afin de faire bouger le status-quo, les Algérois et Algériens devraient s’unir et sortir ne serait-ce qu’une seule et même nuit- en dehors de Ramadan- et ce, sur l’ensemble du territoire. Oui, vous qui nous lisez, nous qui écrivons ces lignes ; Sortons, et par ce geste, nous mettrons en avant le fait que nous existons, que nous avons envie de nous évader et profiter d’activités culturelles et ludiques et ce, y compris la nuit.
Il faut prendre le Mois Sacré de Ramadan comme exemple. Faire bouger nos villes. La population ne se verra qu’enrichie culturellement et ne pourra que s’épanouir davantage.
A bon entendeur.
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