Alors que GTA IV laissait un goût amer après le délicieux GTA San Andreas, le nouveau titre de Rockstar Games était attendu au tournant, et force est de constater que le contrat est respecté et que le titre se présente à nous comme le hit d’une génération.
Quand c’est beau c’est bien, mais quand c’est super beau c’est encore mieux :
Commençons par l’aspect qui se fait le plus rapidement remarquer, les graphismes. Dès les premières minutes aux manettes, le niveau de détails et de réalisme nous bluffe. Des environnements criants de vérité, des personnages aux expressions presque réelles, une profondeur de champs inouïe. Rockstar prennent d’ailleurs un malin plaisir à montrer le travail colossal accompli à travers ses missions. Et vu l’immensité de la carte du jeu, des applaudissements sont de mise. Néanmoins, il arrive qu’on soit confrontés à quelques bugs de collisions ou à des affichages tardifs pas très méchants mais qui font tout de même mouche.
A noter que la météo change et avec elle la conduite et les déplacements des héros, d’autant plus que certains changements de temps interpellent comme les orages qui sont aussi bruyants et aussi effrayants qu’en réalité, bref c’est du tonnerre.
À trois c’est mieux :
Nouveauté dans un GTA, la possibilité d’incarner trois personnages à la fois, un aspect teasé depuis l’annonce du jeu et qui apporte un lot de satisfaction malgré quelques défauts. En effet, dans le jeu on incarne Michael, Trevor et Franklin… Trois personnages très différents l’un de l’autre qui vont se réunir à plusieurs moments pour organiser braquages, casses et autres coups mafieux. Mais c’est surtout le dynamisme et la fluidité qui se dégagent du changement de personnages lors des missions (tantôt scripté tantôt manuel) qui nous interpellent, il est possible par exemple de passer de conducteur à tireur durant une course poursuite ou bien de chercher une cible avec un fusil de précision sans savoir à quoi elle ressemble, tandis qu’on s’occupe –avec un autre personnage- de torturer un individu susceptible de nous informer sur le physique de la cible.
Néanmoins cette nouveauté peut parfois causer du tort notamment au niveau des chargements pour switcher de personnage qui durent entre 15 et 20 secondes, c’est barbant, lent, mais pas si méchant. Lorsqu’on change de personnage, on ne le trouve jamais debout quelque part à ne rien faire mais bien occupé à faire du sport, se disputer avec de la famille ou des amis ou bien abandonné sur une île déserte avec la gueule de bois et un slip blanc. Le gros hic étant le choix entre les trois qui s’avère très rare en dehors des missions, puisqu’on s’oublie souvent à jouer qu’avec un seul personnage… Trevor en l’occurrence.
En effet, Trevor est LE personnage de ce GTA V, maniaque, psychopathe, psychotique, schizophrène… Un personnage caricaturé au maximum par les soins de Rockstar qui s’amuse comme des fous avec les personnages du jeu, et ce, en faisant abstraction de toute censure puisque tout y passe: Sexe, drogue, politique… Les discussions qu’on peut suivre sont souvent crues quand il s’agit de sexe, mais remontent le niveau en dénonçant des vérités politiques autrement impossible à vulgariser.
A noter aussi que chacun des trois personnages a ses propres compétences (Endurance, Force, Tir, Conduite…), et chacun d’eux a une capacité spéciale qui se présente comme une sorte de bullet time dans les trois cas : Michael l’active pendant les gunfights pour être plus rapide, Trevor pour causer plus de dégâts de feu et être plus endurant et Franklin pendant qu’il conduit, la capacité lui permettant de zigzaguer entre les voitures. Mais si ces capacités peuvent se montrer utiles, elles sont facilement dispensables et on les oublie souvent.
À quoi bon GTA s’il n’y a pas d’auto-tamponneuses ?
Les véhicules sont toujours aussi nombreux, la maniabilité au bord d’un véhicule a été largement améliorée par rapport à celle de GTA IV qui donnait l’impression de conduire des voitures à un kilo, toutefois, les dégâts lors des impacts ont été minimisés et ce point pourra en rebuter quelques uns. Quoiqu’il en soit, tout bon GTA se doit d’avoir d’autres moyens de locomotion que des voitures, ainsi on appréciera le retour des avions et des vélos (absents de GTA IV), hélicoptères, motos et petites nouveautés : Des sous-marins et des téléphériques. En effet, dans certaines missions il vous sera possible de prendre le contrôle de sous-marins et dans d’autres des plongées sous-marines sont même au rendez-vous. Bien sûr, tout sera disponible hors mission dans des activités plus diverses les unes que les autres.
Malgré tout, il faut savoir s’amuser en dehors de la vie :
Vous l’aurez compris, dans GTA V il est impossible de s’ennuyer (allez-y, on vous met au défi), entre tennis, golf, club de strip-tease, cours de yoga et tant d’autres activités en plus des possibilités de customisation telles que les coiffeurs, magasins de vêtements, tatoueurs… Vous aurez fort à faire dans la ville de San Andreas. Cependant, le gros point de divertissement est les missions secondaires qui se présentent sous forme de point d’interrogation sur la map et qui vous permettront de faire la rencontre de détraqués et de cas sociaux qui vous proposeront chacun une mission avec un mini scénario, l’atout étant un humour prononcé dans la plupart des cas et des rencontres qui donnent des possibilités par la suite. Mais il y a aussi des évènements aléatoires qui peuvent se produire dans la ville dans lesquelles vous avez le choix d’intervenir en bien, en mal ou de passer votre chemin. Exemple: Un homme se fait voler sa moto, vous pouvez la lui restituer et avoir une récompense ou bien la voler au voleur.
En outre, tout comme dans GTA IV on a droit à un téléphone et plus précisément un smartphone, la technologie prenant le dessus sur tout, avec lesquels il est possible de surfer sur internet et acheter et vendre des propriétés, se divertir via différents sites mais aussi aller sur Lifeinvader, la version Rockstar de facebook qui ne manque pas de marquer subtilement un aspect dont les paranos sont fans à travers le titre de son réseau social.
Une jolie comédie romantique avec des bisous, tout GTA V :
Du côté du scénario, il est plutôt intéressant et on a malheureusement encore droit aux missions au service de policiers corrompus, une marque de fabrique chez Rockstar. Mais c’est surtout le cheminement qui mène vers la fin qui vaut le détour à travers des missions qui sont plus folles les unes que les autres et qui rappellent d’ailleurs celles de San Andreas, on se surprend à sourire en lisant « Rattrapez le train et sautez dessus » au début d’une mission. Et si la plupart commencent lentement, elles finissent toute en situation incroyablement dingue ou en gunfight. Les scripts sont toutefois nombreux et ça peut gâcher la liberté par moments.
Retour sur les trois personnages, sachez que le scénario se concentre principalement sur Trevor et Michael qui étaient d’anciens braqueurs et qui se retrouvent 10 années après. Par la suite il y aura coopération, conflits et divers évènements qui viendront épicer l’histoire. Franklin de son côté se présente comme le CJ de GTA V, un noir neutre et qui a rarement son mot à dire… Impossible de savoir si c’est un clin d’œil au personnage de GTA San Andreas mais on se surprendra à l’apprécier malgré sa passivité et son manque de présence.
Les plus intéressantes des missions resteront celles où les trois personnages sont réunis et principalement celles qui concernent un braquage: Bijouterie, banques, bureaux du FBI… Ces missions sont pour le moins très élaborées et demandent une préparation accrue, on passe donc par plusieurs étapes avant d’en commencer une: Préparer une voiture de fuite, choisir des alliés et une méthode (forcée ou furtive) etc.
Pour boucler la trame principale il vous faudra pas moins de 30 heures et ce en ligne droite, le reste promet de belles choses et atteindre les 100% relève du divin tant ce GTA V se rapproche beaucoup d’un RPG étant donné les possibilités.
Au niveau de la musique, c’est toujours une réussite avec la vingtaine de chaînes de radios mises à disposition avec plus de 200 chansons de différents styles musicaux, une tendance chez Rockstar, mais encore une nouveauté à noter, à savoir une bande originale composée pour le jeu et qui vient rythmer les missions dans un style très appréciable.
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Lisez ça, ensuite allez acheter le jeu :
GTA V se présente comme le jeu ultime, un jeu vidéo dans lequel les possibilités sont illimitées, dans lequel les personnages sont travaillés et caricaturés à merveille, dans lequel les missions sont bien structurées et diablement intéressantes, dans lequel nos oreilles et nos yeux prennent du plaisir, dans lequel la beauté du tout submerge les quelques défauts. Un jeu vidéo dont on tombe amoureux et auquel on a envie de jouer longtemps encore.
A la fin, on ne se dit pas « à quand la suite ? » mais seulement « Je dois recommencer » et dans un tout autre registre, GTA V est à GTA San Andreas ce qu’a été Django Unchained pour Pulp Fiction, un remplaçant, descendant et digne successeur.
Je n’ai toujours pas compris l’engouement face à ce jeu…
Je m’y essaie ardemment pourtant… En avouant tout de même la qualité du graphisme.