Et voilà, l’année 2018 touche à sa fin, et pour plusieurs, c’est le moment choisi pour se réfugier sous une tonne de couvertures face à son écran et ne laisser que deux parties de son corps livrées au froid hivernal : la tête, naturellement, et la main portant une télécommande qui n’a pas le droit à l’erreur. Plusieurs séances de rattrapages sont au menu. Les plus endurants préféreront enchaîner des épisodes de séries-télés tandis que d’autres, moins patients, se dirigeront spontanément vers le cinéma. On le sait, la limite entre fiction et réalité fera débat tant que le cinéma existera. Une des formes de critique positive d’aujourd’hui est de considérer qu’un film inspiré de faits réels part d’emblée avec une certaine réussite ; une sorte de valeur ajoutée qui, à notre humble avis, ne fait pas toujours mouche.
- « Molly’s game » (janvier 2018)
Cinquième position pour Aron Sorkin qui est passé du petit au grand écran et qu’on avait notamment connu avec l’excellente The west wing, ou encore The Newsroom. Reconnu et salué pour sa qualité d’écriture, la critique l’attendait au tournant pour ce passage derrière la caméra qui lui réussit plutôt bien.
Il s’agit ici de l’histoire de Molly Bloom, ancienne athlète de talent qui devient l’objet d’une enquête du FBI puisqu’elle est à la tête d’un empire de parties de poker entre personnes influentes.
Un casting plus qu’acceptable, puisqu’on y retrouve Jessica Chastain dans le rôle de Molly, mais aussi Kevin Costner, Idris Elba, et quelques têtes très connues du petit écran, comme Michael Cera (Arrested Development) ou encore Chris O’Dowd (The IT Crowd).
4. « Bohemian Rhapsody » (novembre 2018)
On vous voit d’ici, sur le point de faire subir toutes les atrocités du monde à votre pauvre clavier qui n’a rien demandé. Une maigre quatrième position pour ce que d’autres jugent comme le film de l’année ? Eh bien, on vous explique, mais ça ne sera pas sans dégâts [Spoiler Alert : rendez-vous directement à la 3ème position pour ceux qui n’ont pas encore vu le film].
Si ce petit top répertorie les meilleurs films de 2018 inspirés de faits réels, il faut le dire, Bohemian Rhapsody de Bryan Singer est hautement romancé. Certains passages clés de l’intrigue qui font toute sa qualité n’ont bonnement et simplement pas existé dans la réalité. Ce qui, bien entendu, n’enlève en rien l’aspect biographique du film, il s’agit seulement de certaines libertés qui, surtout pour les fans de Queen, envoient en l’air l’aspect documentaire et se focalise sur une belle histoire à raconter.
Et c’est bien là ce qui fait la force de Bohemian Rhapsody, une belle histoire qui vient apporter une très bonne contribution aux facettes qu’on connaît à Freddie Mercury, en plus de la très remarquable prestation de Rami Malek qui inscrit officiellement son nom parmi les talents actuels d’Hollywood.
3. « The Disaster Artist » (mars 2018)
On le sait, lorsque James Franco fait d’un de ses rôles l’objet de ses obsessions, ça donne des William Faulkner de génie (As I lay dying) ou des Allen Ginsberg inoubliables (Howl). Dans The disaster artist, l’acteur réalise et coproduit l’histoire folle qui a vu naître ce que plusieurs considèrent comme étant le pire film de l’histoire du cinéma.
The room, de Tommy Wiseau dont on a longtemps ignoré l’origine, l’âge ou la provenance de son immense fortune, est un nanar tel qu’il est entré dans la légende et qu’il attire, depuis sa sortie en 2003, des foules conséquentes de spectateurs qui viennent se tordre face au comique involontaire du long-métrage.
En collaboration avec le vrai Tommy Wiseau, James Franco a endossé le rôle du réalisateur et accentue le comique de l’histoire avec un jeu remarquable, accompagné d’un casting de circonstance : Dave Franco, son frère, dans le rôle de Greg Sestero, mais aussi Seth Rogen, l’acolyte de James Franco.
Une troisième place méritée tant l’exercice ardu de mise en abyme a été maitrisé sans écorcher une seule seconde la vraisemblance du film ou son humour. Quelques moments de latence, mais The disaster artist s’en tire avec les honneurs et est absolument à voir.
2. « First man » (octobre 2018)
Après un passage assez peu réussi derrière la caméra en 2014 avec un très moyen Lost River, Ryan Gosling est depuis revenu vers ce qu’il sait faire de mieux : jouer. Et c’est dans la peau du mythique Neil Armstrong qu’on a pu le découvrir cette année.
First man revient sur les péripéties qui ont menées aux premiers pas sur la lune, et aborde le sujet de la mission Apollo 11 dans un rythme intéressant, linéaire et bien maitrisé de bout en bout.
La caméra de Damien Chazelle est à saluer, de la même manière que l’effort fait dans le développement de certains personnages secondaires de l’intrigue, à l’image de Deke Slayton interprété par un brillantissime Kyle Chandler qu’on a pu voir dans la tout aussi brillantissime série de Netflix Bloodline.
- « The Mercy » (février 2018)
Première place méritée pour le film de James Marsh qui met à l’écran, entre autres, Colin Firth et Rachel Weisz et qui revient sur l’histoire émouvante de Donald Crowhurst, chef d’entreprise dans les années 1960, qui décide de se lancer pour un tour du monde à la voile afin de sauver son affaire de la faillite.
Une réalisation sans failles, un jeu d’acteurs hors pair, The mercy est, sans équivoque, tout ce qu’on peut attendre d’un bon film. Le drame y est géré à la perfection, et l’on pourrait étaler cette liste de bons points très longtemps.
À regarder absolument !
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