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« Zabana ! » présenté en avant-première mondiale à la salle El-Mouggar

C’est devant un parterre d’invités de marques et cinéphiles qui n’allaient manquer pour rien au monde un tel événement qu’a eu lieu la projection en avant-première mondiale du Biopic relatant en cette année du cinquantenaire de l’indépendance, le destin tragique et néanmoins héroïque  d’Ahmed Zabana.

Symbole fort de la révolution, Zabana restera à jamais le tout premier martyr guillotiné, premier d’une longue liste hélas, avant que le peuple algérien ne retrouve sa souveraineté.

Zabana film

A travers son film, le réalisateur Said Ould Khlifa s’est évertué avec toute l’équipe à mettre en lumière les événements ayant marqués à jamais la mémoire collective Algérienne.

Pour ce faire, il a pu compter sur de jeunes acteurs prometteurs à l’image d’un Imad Ben Chenni qui a fait revivre Zabana à travers une incarnation au sens le plus littéral du terme. Le metteur en scène a pu s’appuyer également sur le remarquable travail de documentation accompli par l’historien Azzedine Mihoubi, qui a écrit le scénario du film en veillant à restituer des vérités historiques dans leurs moindres détails.

C’est d’ailleurs le secret d’une reconstruction historique réussie et, force est de constater, que le cinéaste et son équipe sortent grandis de cet exercice pourtant assez périlleux.

Une fidélité à l’Histoire

Bâti donc sur un scénario crédible historiquement parlant tout en restant captivant, le film a un joli atout que le réalisateur a su remarquablement exploiter. Il a réussi à apporter à sa mise en scène la sobriété et la justesse nécessaire pour mettre en image le scénario sans pour autant tomber dans le risque de la surenchère.

Loin des effets visant à épater la galerie, la caméra de Said Ould Khlifa se veut tout d’abord témoin privilégiée de ces vérités historiques que le réalisateur est parvenu à mettre en lumière en éclairant certaines zones d’ombre qui, par la volonté de la France colonialiste, ont pu occulter certains aspects du destin hors du commun d’Ahmed Zabana.

À ce titre, le simulacre de justice, à l’issue duquel la peine capitale a été prononcée à l’encontre de celui qui allait devenir malheureusement le premier guillotiné de la révolution, a été traité avec l’acuité nécessaire pour montrer à quel point ce semblant de procès judiciaire fut abusif, sinon comment expliquer le fait qu’un civil puisse être jugé dans un tribunal militaire ? Comment expliquer aussi le fait que la sentence capitale, réservée normalement aux criminels, soit prononcée à l’encontre d’un civil pour des faits qui lui sont reprochés sans aucune preuve matérielle ?

Comme le cinéaste parvient à le démontrer à juste titre, la justice française, et bien que mise devant ses propres contradictions par les avocats de la défense, a préféré cependant s’aligner sur la position dictée par le pouvoir en place à Paris.

Un pouvoir pour qui tous les moyens étaient, malheureusement, bons pour tenter d’étouffer le soulèvement de tout un peuple désireux de recouvrir sa dignité. Ainsi, la justice française n’aura finalement servi que d’auxiliaire pour appliquer la politique répressive à tout va du gouvernement français de l’époque qui s’est prononcé majoritairement pour l’exécution des militants de la cause algérienne, croyant à tort qu’une telle mesure allait freiner l’élan de liberté déclenché par le 1er Novembre.

Zabana, une mise en scène à la hauteur

Le film s’attarde également sur les efforts consentis par les avocats de l’accusé qui, en dépit d’un contexte qui leur était hostile, n’ont ménagé aucun effort, épuisant ainsi toutes les voies de recours pour essayer de sauver la vie d’un homme.

Hélas, la messe était dite à Paris où, le gouvernement français, fidèle à sa ligne de conduite initiale,  avait refusé la grâce à Ahmed Zabana, faisant de lui au passage une des icônes de la Révolution algérienne.

La scène finale du film, et bien que le triste épilogue de celui-ci soit connu de tous, reste néanmoins un moment fort en émotions grâce au talent indéniable du cinéaste qui démontre encore une fois qu’il a été à la hauteur de son sujet.

Écrit par vinyculture

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