Prendre les escaliers du Musée des Beaux Arts à l’invitation des textes poétiques nous menant vers l’exposition est une descente lente dans un monde où se mêlent lutte, sang, mots et rêverie.
Ce n’est pas seulement un pan de l’histoire du Chili qui nous est présenté à travers le parcours multiple de Pablo Neruda, mais l’histoire d’un Homme , d’un peuple. Que dis-je! De toute l’Humanité tant cet Homme et son œuvre s’inscrivent dans le patrimoine universel.
Cette exposition rassemble en effet des œuvres ( Photos, peintures, gravures, ouvrages…) inspirées du parcours et des réalisations du poète .
Elle se divise en quelques sections parmi lesquelles :
Portraits du poète et notamment l’œuvre de José Balmes, peintre engagé et intime au président Chilien Allende qui a été choisi comme affiche de l’exposition en question.
José Balmes qui connut Neruda, avait dit : « Il est l’unique poète à avoir conçu de la poésie à partir des êtres humains. » (1).
L’univers intime de Neruda à travers des objets de sa propre collection, une invitation au voyage, des objets rappelant sa maison faisant face au Pacifique à la Isla Negra : On peut y admirer des figures de proue qui les appelaient ses muses inspiratrices et plus particulièrement sa chère Marie Céleste qui naviguait sur la Seine. On y voit également des cloches ainsi que quelques bouteilles en verre rapportées de Paris.
Des œuvres inspirées de sa littérature : d’abord le Machu Picchu puis l’Espagne au cœur où des artistes tels que le célèbre Jose Balmes, Garcia Barrios témoignent de ce pan de la vie de Neruda, son engagement en guerre civile d’Espagne et son amitié profonde avec Garcia Lorca.
Les premières éditions de ses ouvrages sont également exposées au coté des ouvrages qui lui ont été consacré, nous remarquons notamment : “Eligie à Pablo Neruda” de Louis Aragon, lié à Neruda par l’engagement politique et qui reprend la traduction d’un de ses célèbres poèmes “Les Paresseux”.
Ce qui nous a particulièrement marqué au cours de cette exposition est la force créatrice de deux hommes. L’un peintre, l’autre poète, deux Pablo qui s’unirent pour rendre un fervent hommage à l’Espagne, La Corrida . Une œuvre magnifique de Neruda et Picasso “ TOROS” composée de 15 lavis inédits du maître illustrant la poésie latine, brutale, où la mort et le sang rôdent autour de ces personnages .
“Et voilà qu’est tombé la première goutte de sang
et qu’elle a fleuri:
la terre a reçu le sang et l’a digéré
comme une bête terrible et secrète impossible à rassasier.
Ce n’est plus l’eau qu’elle réclame,
la soif a changé de nom
et tout s’est teinté de rouge”
On peut aussi y admirer quelques peintures de grands artistes tels David Alfaro Siqueiros, José Balmes, Oswaldo Guayasamin et Roberto Matta et Khadda.
En marge de cette exposition, des projections et conférences sont organisées au niveau de la salle de lecture du musée des Beaux Arts à 16 heures comme suit :
20 avril 2013 : Film documentaire de Mario Vargas Llosa, Auteur du film “Machu Picchu”.
04 mai 2013 : Conférence donnée par Manuel Basoalto cinéaste ( propre neveu du Prix Nobel de Littérature) intitulée : “L’œuvre et la vie de Pablo Neruda”.
L’exposition se déroule donc jusqu’au 04 mai , une halte nécessaire pour s’imprégner d’humanisme, de symbole de lutte et de poésie.
(Thursday).
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