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Logan – La critique

Logan sonne le glas du dernier tour de piste pour Hugh Jackman dans un rôle qu’il a tenu pendant 17 ans et à cet effet il était logique, voire obligatoire, de rendre hommage à un personnage qui aura marqué de son empreinte le cinéma du 21ème siècle. James Mangold signe ici un cadeau fait aux fans de la première heure, des fans qui ont attendu longtemps avant de voir un Wolverine sauvage, violent et bestial.

Et la mission est accomplie avec brio. Le long métrage ne lésine pas sur les sachets d’hémoglobines pour définir sa personnalité graphique, certains crieront à l’exagération, d’autres saliveront devant une violence bienvenue qui redore le blason du mutant griffu. Nul doute qu’à l’heure où d’autres studios de production s’en tiennent à leur recette pour appâter leur public, la 20th Century Fox prend des risques et tente des expériences aussi farfelues les unes que les autres, d’abord Deadpool et maintenant Logan; mais on y reviendra.

Le film se définit avant tout par son titre. Logan. Pas l’animal, l’homme. Tout au long du récit, le personnage suit un cheminement logique vers une rédemption longtemps voulue, voulant se définir par sa condition d’homme et essayant tant bien que mal d’oublier les horreurs de son passé. Hugh Jackman réussit comme jamais à transmettre ces émotions dans des moments intimistes d’une intensité variable, sans jamais laisser de côté la bestialité du personnage qui est mise à rude épreuve. Quoi qu’il en soit, le monsieur gère son rôle plus que jamais et jongle entre les différentes facettes du personnages comme les têtes que ce dernier découpe. Tout comme une certaine Dafne Keen, cette fillette de douze ans à peine réussit à être aussi mignonne que dangereuse dans un rôle qui lui vaudra certainement un avenir radieux dans la saga.

La puissance des deux personnages est retranscrite avec une violence d’une rare beauté. Les scènes de combats sont chorégraphiées d’une manière qui relève du chef d’œuvre et l’on a souvent tendance à ouvrir grand la bouche d’ébahissement durant ces passages. Des passages qui ne rentrent jamais dans des travers humoristiques douteux qui remettraient en question l’intensité du récit mais qui restent centrées sur leur propos: le sang, la jouissance visuelle et le développement des personnages. Toutefois, une répétitivité impressionnante peut être notée au cours du film: les personnages s’échappent, les méchants les rattrapent, bain de sang, et rebelote !

Heureusement pour le spectateur, le Professeur X (Patrick Stewart) est là pour alléger l’ambiance. Étonnant mais pourtant vrai, le vieux chauve en roulette se présente comme le personnage le plus amusant du film de part sa vieillesse, son aspect cynique et sa malice de grand père d’un délice absolu. N’ayant rien perdu de sa superbe d’antan, Charles insuffle une présence réconfortante dans un film parfois oppressant dans sa violence. Il représente un repère pour le spectateur qui devra se référer à lui, tout comme le personnage principal, pour adopter une vision plus sage sur le récit.

Dommage que des antagonistes d’une présence approximative viennent déranger cette unité presque familiale qui se crée au cours du film entre les personnages. Ces antagonistes ne sont d’ailleurs rien d’autre que de la chair à griffes, leurs supérieurs justifient bien sûr un minimum de scénario, toutefois le choix du méchant final aura de quoi rebuter certains sur la nécessité de son incorporation. Heureusement une seconde lecture sur sa présence et l’analogie entre lui et Logan permet de réévaluer son importance dans le récit et le parcours de ce dernier durant le film.

Logan est la représentation parfaite du personnages que de nombreux fans attendaient. Le personnage est à l’agonie, souffrant, déchaîné. Il ne se retient plus et se lâche complètement dans des effusions de sang complètement assumées. La bête sauvage est aussi bien représentée que l’homme, aussi viscéral que dangereux, à la limite de la bestialité, Wolverine tranche dans le vif alors qu’il est à la limite du gouffre, chaque instant le représente plus affaibli et puissant en même temps, c’est à s’en pincer pour y croire. C’est beau.

Sur le plan technique, le film ne baisse jamais la cadence. La réalisation insiste sur la brutalité des scènes d’action et montre clairement que ça ne rigole plus, c’est la fin et ça se voit à chaque instant dans chaque aspect du film. La partition de Marco Beltrami est insonore et très peu remarquable mais sa discrétion permet une plus grande concentration vis-à-vis du récit.

Logan restera comme l’un des films les plus singuliers de la saga X-Men, et probablement l’un des plus réussis ayant été fait dans le genre super héroïque. Il n’arrive pas à la perfection mais est à sa portée en l’effleurant presque. Certains parlent du crépuscule du genre comme en a connu un le style Western dans les années 70. Tant est il que Logan est une réussite sur le plan graphique, scénaristique et dramatique.

Pour vous faire votre propre opinion, n’oubliez pas que LOGAN est actuellement en projection au cinéma à Alger. Tous les horaires sont à retrouver sur ce lien.

Écrit par vinyculture

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