in

Adel Bentounsi ou l’anarchie des idées

C’est en visionnant avec un intérêt quasi mystique les différentes toiles exposées au Palais de la Culture dans le cadre du 4ème salon d’automne qui s’y  déroule jusqu’au 31 janvier prochain que mon regard fut saisi, non disons-le, pas seulement mon regard mais tous mes sens se fascinèrent pour cette toile, effrayante au début mais qu’on apprivoise peu à peu, je me rapproche de plus prés pour lire le nom sur le petit papier blanc, je lis bien : Adel Bentounsi.

Ce jeune algérien de 29 ans a eu un parcours très atypique, il démarre à la base à l’école des beaux-arts de Annaba qu’il quitte après trois années d’études, je lui demande pourquoi ; il me répond : « ça ne me servait à rien, j’avais décidé d’arrêter de peindre ».

Il change d’air, s’aventure dans d’autres projets puis revient à la peinture, veut créer sa propre empreinte, son propre style, un monde où son expression était libre, du pur délire, des influences dadaistes,  une passion ravageuse qui l’amène à s’imaginer une espèce qui se ressemble et qui est faite d’une base de moule humain qui a pour seul moyen d’expression la manière dont il décide de la décorer. Il y avait derrière cette création artistique, une idéologie philosophique, une certaine représentation et interrogation de l’humain.

Cette réflexion l’amène à concevoir une série de toiles qu’il nomme “l’Espèce”, avec laquelle l’artiste participe à des expositions dans sa ville natale Annaba ainsi que sur le territoire national. La beauté et expressions qui se dégagent de ses toiles sucitent l’intérêt du public. Ce qui a fasciné l’artiste, c’est cette maniére qu’avait chaque individu d’interpréter différement son travail, une sorte d’anarchie des idées. Pour lui chaque toile  porte un grand titre d’une identité et affronte par la suite ce visiteur en le fixant droit dans les yeux. Comme ci la toile était cette espéce qui regardait d’un œil inquisiteur l’humain.

Puis, pour des raisons personnelles, il abandonne la peinture, développe même une allergie aux produits ; ce qui l’amène à peindre de moins en moins mais il n’abandonne pas totalement, il nous promet une exposition individuelle dans un avenir proche.


Enfin, comme tout artiste, Adel est pris par le doute …continuer ou s’arrêter… sa maniére de concevoir la peinture lui semble dangereuse. En effet, Adel refuse de vendre ses toiles, il ne veut pas concevoir ce rapport de l’argent à l’art.

On reste fasciné par ces toiles qui nous observent … nous amenant peut-être à nous regarder de l’intérieur.

Pour visualiser l’ensemble de la série :
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.1860455845601.101373.1667076763&type=1

Écrit par vinyculture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

GIPHY App Key not set. Please check settings

3 Comments

  1. Une expression très forte de vouloir acclamer et dénoncer une injustice quelque-part …
    avec un style accrochant soit par les couleurs qui sont reflétées dans l’ombre et par-foie sortantes du noir avec les sujets à physiques enfantins et à visages d’extraterrestre (comme on nous l’a incarné depuis longtemps par les médias).j’aimerais en voir d’autres oeuvres de cet artiste qui ne manque pas de talent pour nous enrichir avec ses idées de nous revoir dans le miroir à coté du quel nous passons banalement .

  2. Ce que je perçois en voyant un tableau : Comment est-ce fait ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’en comprends ?
    mais on voyant les tableaux d’Adel Bentounsi j’ai tout de suite compris.Les sentiments, les émotions, m’envahissent, me transporte, me ravisse, immédiatement.
    L’encouragement n’est pas très présent dans notre culture Algérienne.Il semble plus naturel de critiquer les autres que de les soutenir et de les réconforter.mais je tiens à dire qu’il y a ceux qui sont hors de la règle générale et qui sont derrière nos artistes

La musique symphonique de Bulgarie s’invite à Alger

Le romancier Yasmina Khadra distingué par la fondation Time For Peace Litteratury Award