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Critique (Sans spoilers) : Avengers – Age of Ultron

Trois ans après le plus gros succès de Marvel Studios, Avengers, le réalisateur Joss Whedon se voit offrir l’opportunité de réaliser la suite, une suite qui s’avérera éprouvante voire cauchemardesque pour le papa de Firefly, qui aura eu beaucoup de mal à s’occuper de tous les aspects de création de son film y compris des acteurs turbulents et des demandes impossibles. Le résultat en vaut-il la peine? Voyons voir.

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De façon générale, chouette ou pas ?

Commençons par la question qui fâche, Age of Ultron est-il meilleur que son prédécesseur? En terme de densité et d’action, oui ! Mis à part cela? Avengers avait un charme unique, voir pour la première fois les plus grands héros du monde réunis donnait des frissons, c’était l’élément principal du film et il avait excellemment été bien exploité mais sa suite est-elle mauvaise pour autant? Loin de là. Avengers – Age of Ultron ne dort pas sur les lauriers de son grand frère, tous les éléments du premier sont là mais triplés en terme d’intensité et d’ampleur, que ce soit le scénario, les personnages ou bien tout simplement l’action. En effet, Joss Whedon s’améliore et on le sent, dans sa réalisation et sa gestion de l’espace mais aussi dans l’internationalisation de l’histoire racontée, ça ne se passe plus à New York seulement et ça donne forcément une ampleur plus grande aux événements.

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Mais à défaut de trop vouloir bien faire et d’apporter plus de détails à son scénario, Whedon trébuche quelques fois sur des éléments ajoutés à la va-vite ou bien de façon forcée. Il s’agit peut être d’un ressenti, mais vis-à-vis de l’ensemble de l’histoire, certaines choses peuvent paraître déphasées. Le scénario n’en est nullement handicapé heureusement et suit son cours de façon naturelle en présentant ses personnages petit à petit. D’autant plus que les capacités de Whedon à gérer ses dialogues fait encore une fois des merveilles, peut être plus que dans le premier puisque ici, les échanges verbaux sont clairement plus matures et intéressants, tout comme le reste du film d’ailleurs qui, de part sa densité imposante et sa complexité, s’avère beaucoup plus sombre et adulte que le premier, sans tomber dans le piège du réalisme.

Ah ouais, le réalisme ! N’y comptez pas, c’est une pure adaptation de comic book.

Peu importe, les Avengers quoi !

Tout est maîtrisé: de la réintroduction des Avengers en tant qu’équipe à part entière et ce, à travers un excellent plan séquence jusqu’à l’arrivée du grand antagoniste Ultron, qui est plutôt effrayant dans ses premières apparitions de pantin libéré et surtout grâce à la voix de James Spader, intimidante et froide à souhait. Malheureusement, le personnage devient vite peu intéressant en montant en puissance malgré une philosophie certes extrémiste mais passionnante, la faute peut-être à une équipe omniprésente, tous les membres sont exploités de façon quasi-abusive, pressés jusqu’à la moelle de façon à rendre honneur à chacun.

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Certains sont toutefois plutôt boudés tels que Quicksilver. Mis à part cela, la gestion des personnages reste irréprochable et est encore meilleure que dans le premier, que ce soit pour les Avengers originaux ou toute la palette de nouveaux personnages, qui est d’ailleurs assez impressionnante, pas par le simple nombre mais par l’entremêlement des rôles par rapport au scénario, chacun est utilisé à sa juste valeur malgré quelques claires préférences pour certains de la part du réalisateur, notamment Hawkeye, qui était boudé dans le premier, et Vision, qui malgré l’apparition tardive arrive à attirer l’attention de tout le monde (personnages et spectateurs). Enfin, Scarlet Witch boucle le rodéo des nouveaux personnages, et s’avère être une réelle surprise que ce soit par le jeu d’Elisabeth Olsen ou bien du personnage en lui-même, qui vole la vedette à son frère (Quicksilver) de part sa puissance ou tout simplement son charisme.

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Passons à l’appel des troupes comme en 2012:

Captain America est le leader de l’équipe, ça ne se fait pas autant sentir qu’on l’aurait souhaité mais il est aux commandes et ça fait rudement plaisir, le Boy Scoot qu’il était n’est plus, c’est devenu un personnage puissant voire violent depuis The Winter Soldier.

Iron Man a droit à une psychologie complexe et le personnage est différent, plus adulte qu’à l’habitude sans pour autant devenir ennuyeux, ses motivations sont claires et sa relation avec l’équipe est plus intéressante que dans le premier, peut-être même tendue.

C’est donc Thor qui fait le pitre cette fois-ci, sans devenir ridicule, sa naïveté et son besoin de s’intégrer à l’équipe sont amusants. Il a en outre une mini-intrigue le concernant, lui, mais surtout la Phase 3 du Marvel Cinematic Universe.

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Hulk fait un peu office de figurant comparé au premier, il n’est là que pour donner des coups sauf pour le combat {Spoiler} Hulkbuster vs Hulk, qui est d’un côté jouissif pour les fans et de l’autre réellement impressionnant du point de vue de la mise en scène.

Black Widow n’est clairement pas le meilleur personnage du film et son comportement prête à confusion tandis que Hawkeye est la cerise sur le gâteau, il est surtout le côté humain dont on avait besoin pour le film, qui donne peu de temps à l’adaptation.

Quelque chose à rajouter ?

Le format de 2h30 n’est pas si bien adapté puisque certains passages peuvent paraître flous ou tout simplement pas assez bien exploités et ce, au détriment d’autres séquences ou mini-intrigues qui sont carrément dispensables – [Spoiler] celle concernant Black Widow et Bruce Banner par exemple – toutefois la version longue devrait corriger ça. La musique de Brian Tyler n’est clairement pas mémorable ; toutefois sa collaboration avec Danny Elfman, elle, fait des miracles. Ce dernier ne se suffit pas de réorganiser les thèmes, il y incorpore la musique d’Alan Silvestri sur le premier film, l’attrait émotionnel est donc décuplé avec l’élément musical ce qui n’est pas négligeable. L’humour, quant à lui, est excellemment géré et très bien contrebalancé avec les moments plus dramatiques.

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Le lien avec les autres films est réellement présent, peut-être même trop présent. Pour les spectateurs qui ne suivent pas l’univers mais seulement la saga “Avengers” (est-ce possible?), il est possible qu’il y ait quelques soucis de compréhension, notamment vis-à-vis des événements de Captain America – The Winter Soldier. En plus de ça, de part le nombre impressionnant de détails dans le film, il s’agit plus ici d’une bande-annonce géante de Captain America – Civil War et de Avengers – Infinity War que de simples liens, ce qui peut rebuter les amateurs surtout par rapport à la théorie d’un grand homme sur l’indépendance d’un film et son identité, même s’il s’agit d’une suite ou d’un spin off, mais si on suit, tout ira bien.

Enfin, la cohésion de l’équipe est réellement excellente. Les membres s’entendent bien et les dialogues sont passionnants comme Whedon sait les faire, la crise que l’équipe traverse est d’autant plus intéressante puisqu’elle accentue le parallèle avec le début du film, qui la monte unie comme jamais. La fin du film est quant à elle un peu trop heureuse pour tout ce qui a été servi durant le film, d’autant plus que Whedon se permet de nous frustrer encore plus avec la dernière séquence.

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Au final, Avengers – Age of Ultron brille de part sa densité et sa complexité comparé au premier film, le scénario est plus développé et la réalisation plus maîtrisé, ça aurait pu être brouillon mais ça ne l’est pas. Le nombre impressionnant de personnages ne trouble jamais le court du film et chacun est utilisé de façon intelligente bien que quelques uns aient été boudés.

Écrit par vinyculture

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