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“La Dernière Reine” : critique du film

Notre correspondant au CinéMed est allé à la rencontre de Adila Bendimerad et Damien Ounouri à l’occasion de la sortie de leur dernier film : “la dernière reine”.

C’était un projet un peu fou, faire un film historique algérien qui sort des sentiers battus, qui traite d’une époque peu connue, avec des costumes, de l’action et du drame. Bref, du cinéma !

Le pari d’Adila Bendimerad et Damien Ounouri est largement réussi, on ne s’ennuie pas une seconde avec la dernière reine (“El Akhira” en arabe). Le film brosse le portrait d’une Alger (Dzair Mezghenna) pré-ottomane, où les jours de l’émir Salim Toumi Al Thaalabi sont comptés avec les espagnols aux portes de la ville.

C’est là qu’apparaît l’une de ses épouses, Zaphira, interprétée subtilement par Adila Bendimerad. Mythe ou réalité, celle-ci va incarner la résistance de la petite respublica que son libérateur et protecteur le pirate Aruj Barbrousse veut conquérir.

Elle refuse de quitter la ville. Elle fera également tout pour que son fils puisse un jour prétendre reprendre le pouvoir après l’assassinat de son père.

Intrigues de palais, poids des notables, honneur de la tribu, tout y passe dans des décors magnifiques. La reproduction des scènes d’époques est d’ailleurs d’une grande finesse. On se balade dans les dédales des sous sols de la casbah, on court au galop dans les ruines de Tipasa. Le bastion 23 et le Palais du Mechouar servent à redonner vie au palais de la djenina, rasé par l’armée française.

La dernière reine : un film avant tout algérien !

La langue, les broderies, les plats, tout nous plonge dans ce début de 16e siècle où les influences arabes, berbères et andalouses s’entremêlent dans un grand raffinement.

L’époque est aussi violente, la ville est constamment assiégée. Les combats sont très réalistes avec un Dali Bensalah (le méchant dans le dernier James Bond) extraordinaire en Aruj.

Ce projet soutenu par le ministère de la culture via le FDATIC fait la part belle aux comédiens algériens, ainsi qu’aux autres métiers du 7e art. C’est le cas avec l’équipe de Samir Haddadi et son école de cascade à Batna ou encore les décors de Feriel Gasmi Issiakhem.

Si les réalisateurs ont fait appel à des co-producteurs étrangers et des compétences comme le directeur photo libanais Shadi Chaaban, ils prouvent surtout que lorsqu’on le souhaite, on peut faire de très belles choses en Algérie.

Ce que l’on retient avant tout, c’est qu’il est de notre devoir de nous emparer de notre passé, de le raconter sans concession, tout en proposant du beau et bon cinéma !

Article et entretien réalisés par Mehdi Dahak, correspondant à Montpellier.

Écrit par vinyculture

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