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Musées et Patrimoine au cœur des débats

La semaine passée s’est déroulée à Alger un colloque dédié à l’examen de « de l’avenir des musées algériens, contrats, programmes et horizons de promotion » organisé par la direction de la conservation et la restauration du patrimoine culturel du Ministère de la Culture et ce en présence des conservateurs et directeurs de musées à travers le territoire national.

Source Photo : Panoramio.com

Ces journées avaient pour objectif d’étudier la stratégie de sécurisation du patrimoine des musées, la présentation de la cartographie des musées algériens ainsi que de définir les stratégies à suivre pour réhabiliter et moderniser nos musées.

Le directeur du patrimoine culturel met l’accent sur la nécessité de protéger et sécuriser notre patrimoine culturel des vols et des risques de catastrophes naturelles, alors que le directeur de l’administration et des moyens met en avant la nécessité d’améliorer la gestion des musées tant sur le plan du financement que de la disponibilité de ressources humaines formées.

Le chiffres que nous pouvons retenir de cette rencontre est le  90, soit l’objectif en nombre de musées d’ici l’horizon 2020 et ce à travers un déploiement régional.

Un point essentiel également abordé; l’évaluation de l’action des musées en Algérie et la nécessité de rapprocher le musée du grand public.

Cette rencontre nous amène à nous questionner qu’est-ce qu’un musée de nos jours et quel serait son rôle dans un environnement culturel et social.

Qu’est-ce qu’un musée? Un dépôt d’œuvres, un lieu d’attraction, un centre éducatif … Si nous nous référons à la définition retenue par le Conseil International des Musées (ICOM) : « Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation. »

Ainsi, le musée a cette vocation de conservation d’un patrimoine matériel et immatériel, objectif qui n’est pas encore atteint pour notre cas précis si l’on se réfère au besoin de protéger notre patrimoine des vols et dégâts causés par la nature. La seconde mission serait la transmission de ce patrimoine de l’humanité à un public qui se déplacera en ces lieux à des fins scientifiques, éducatives et distrayantes.

Mais depuis quelques années , c’est-à-dire les années 80/90, le musée au-delà de ses fonctions de collecter, conserver et exposer, se voit attribuer une quatrième fonction qui est d’attirer un public et se positionner à côtés des autres «  produits » culturels si l’on puis dire pour assurer une rentabilité puisque l’on parle maintenant d’industrie culturelle.

On voit, en effet, cette logique commerciale poussée à l’extrême pour certains établissements comme le Louvre qui s’exporte vers des pays prospères comme les États-Unis ou les pays du Golfe.

 

Le musée a donc évolué dans le temps et n’est plus cette institution poussiéreuse qui abrite des objets anciens. Il devient un lieu de connaissance, de distraction et de développement humain et social. Ceci parce que trois principaux changements se sont opérés : le premier est d’ordre organisationnel puisque cette institution devient un vecteur touristique, se rénove et est à l’écoute de son public. Le second est d’ordre politique, en effet, il s’inscrit dans la politique culturelle d’un pays de décider de développer ce lieu au profit d’autres axes et finalement d’ordre sociétal puisque la notion de patrimoine même s’est élargie et de ce fait, beaucoup plus de pièces deviennent pièces de musées.

 

Que voudrions-nous pour nos musées ? Je dirais de prime abord plus de visiteurs mais ce n’est que la fin de la chaîne. Avant tout, nous devons retenir la nécessité de sauvegarde et entretenir notre patrimoine existant déjà au sein de ces institutions et collecter dans le cadre de l’élargissement de ce patrimoine  des pièces témoins.

Le musée doit être inscrit dans la dynamique de la ville, cet endroit doit vivre, se reconstruire à travers son ouverture au monde extérieur et ce à travers différents axes, cela peut être des journées découvertes pour les enfants et les étudiants, des bibliothèques, des ateliers créatifs et éducatifs, des séminaires et débats, tout ceci dans le cadre d’une politique culturelle qui dynamisera ces établissement.

Le musée s’inscrit également dans une dynamique touristique puisqu’il peut  à travers des colloques, des expositions temporaires attirer vers la ville un nombre de visiteurs dynamisant l’économie locale.

La liste est encore longue, il est très encourageant de voir que le débat est ouvert, nous attendons avec impatience de voir sur le terrain les actions correspondantes.

Écrit par vinyculture

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