À l’occasion des 11e rencontres cinématographiques de Béjaïa, un forum autour de la production cinématographique a été tenu cette après-midi à la cinémathèque de la ville.
Étaient entre autres présents à cette rencontre, les représentants de nombreuses boites algériennes de production cinématographique, dont Yacine Bouaziz (Thala Films) Toufik Rais et Claire Mazeaukaroum (Chambre à soi production, productrice du documentaire “Un été à Alger”), Mounes Khemmar (Safina Prod), Cirta Films (La Chine est encore loin) ou encore Abdenour Zahzah, président de l’Association des Réalisateurs Professionnels Algériens (ARPA).
Prenant la parole en premier, Claire Mazeaukaroum a affirmé que sans salles de cinéma, il n y avait de places à la production ou à une quelconque industrie cinématographique en Algérie. Allant plus loin, elle rappelle le besoin grandissant en multiplex, tant la politique de rénovation a été un échec jusque-là.
Intervenant dans le débat, l’auteur Chawki Amari, récemment reconverti dans la production via sa société Naya Prod, a mis en avant le cercle vicieux où s’est embourbé le cinéma algérien : les producteurs ont besoin des investisseurs en infrastructures, et ces derniers sont tributaires d’une production locale conséquente.
Pour Mariem Hamidat de Hke Production (50 ans, 50 femmes) : “se lancer dans le domaine, c’est miser sur ce qui sera peut-être mûr dans 5 ans. Selon elle, “il y aura des salles, des complexes dans 3 à 5 ans, et c’est là que l’on pourra vraiment évoquer une industrie, et faire des films qui seront distribués”. Le manque de distribution et d’exploitation a été par ailleurs pointé du doigt par Abdenour Zahzah, sans oublier le manque de formats modernes et numériques.
Relativisant les propos de ses collègues, Yacine Bouaziz a tenu quant à lui à rappeler ce qui a poussé chacun dans le domaine de la production, à savoir la passion : “La passion nous pousse aussi à investir dans ce secteur, sans promesse de retour d’investissements. On mise sur des talents qui peuvent être exportés. Il y a des festivals qui récompensent, des œuvres qui sont financées. Et à l’étranger, il y a une demande vis-à-vis de films algériens […]…On ne doit en aucun cas arrêter de faire des films”.
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