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“Houria” : la critique du film de Mounia Meddour

Mounia Meddour, la réalisatrice de Papicha présentait samedi 22 octobre en avant-première
son second long métrage, Houria, dans le cadre du festival du cinéma de Montpellier (CinéMed), dans le sud de la France.

Les 318 places de l’auditorium Einstein ne suffisaient pas à contenir la curiosité des
Spectateurs, venus nombreux découvrir une œuvre qui ne sortira pas en salles avant mars
2023.

Houria s’inscrit dans la lignée de Papicha, comme la suite d’un récit de femmes qui résistent,
qui luttent encore face à une société oppressante. On est 20 ans après, la violence est
toujours là mais elle a changé de forme.

Dès le premier plan, l’héroïne du film Lyna Khoudri (Houria), danseuse de ballet, panse les
plaies de ses orteils meurtris par les enchaînements de talon-pointe afin d’être à la hauteur
des exigences de sa mère, incarnée par une Rachida Brakni gouailleuse qui dirige une
troupe de danseuses…

Parmi elles, Sonia qui est interprétée par une Hilda Amira Douaouda extraordinaire dans le
rôle de la meilleure amie. Celle qui jouait la timide Samira dans Papicha, incarne ici une
jeune fille très extravertie, prête à tout pour quitter le pays et une situation de femme de
ménage dans l’hôtellerie.

Houria aussi se démène pour améliorer son quotidien, en participant à des paris de
combats de béliers la nuit, mais ses envies sont bien ancrées en Algérie.

Il y a de vrais moments de légèreté, de drôlerie avec des dialogues (en derdja) bien ciselés
et quelques bons seconds rôles masculins, comme un étonnant Redouanne Harjane en
commissaire de police, mais le drame n’est jamais loin…

L’histoire bascule avec l’agression de Houria, dont les rêves sont brisés. Elle doit
apprendre à marcher à nouveau, à s’aimer et à aimer la vie dans un centre de rééducation avec un
groupe de femmes, qui traînent avec elles les traumas de la décennie noire.

C’est à travers ce clair-obscur où les douleurs se mêlent aux joies simples que la réalisatrice
essaie d’ évoquer petit à petit tout ce que ces femmes ont d’enfoui en elles et qui les
empêche de s’épanouir.

“Houria” : l’histoire de femmes fortes encore et toujours

Les disparitions, les repentis en liberté, l’indifférence des autorités, l’envie de partir… puis la
résilience et enfin la renaissance.

Sans dévoiler l’intrigue du film, Houria va se remettre à danser, loin du ballet classique, elle
emmène avec elle ses nouvelles amies de souffrance, dont une bouleversante Nadia Kaci.

Le duo Lyna Khoudri – Rachida Brakni fonctionne à merveille, la première est littéralement
habitée, la seconde maîtrise parfaitement l’art de faire monter les émotions.

Avec Houria, Mounia Meddour referme un chapitre assez personnel sur l’Algérie
Contemporaine,- ouvert avec Papicha-, et son regard de cinéaste a sans doute encore
beaucoup à offrir.

De notre correspondant à Montpellier Mehdi Dahak

Écrit par vinyculture

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