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Jeunes artistes algériens à suivre- Musique

« Notre époque ne fait plus de musique. Elle camoufle par du bruit la solitude des hommes en leur donnant à entendre ce qu’elle croit être de la musique. » Jacques Attali, 1981

L’auteur des prophéties auto-réalisatrices aurait-il pour le coup raison ? Le musicien de ce début de siècle serait-il en train de ne produire que du consommable ? Spécialement en Algérie, où les sursauts révolutionnaires se sont longtemps résumés à des reprises de reprises de titres du répertoire folklorique ?

Heureusement pour nous, une nouvelle génération de musiciens, mais aussi de genres musicaux, modèlent à son image le paysage artistique, au gré de ses hybridations et ses performances. En voici une sélection non-exhaustive :

baba_ameur

Mehdi Elias Baba-Ameur, né à Alger en 1988, est le plus jeune musicien permanent à l’Orchestre Symphonique National d’Algérie, à l’âge de 17 ans. Depuis 2006, il participe au sein de nombreux orchestres algériens, italiens et même internationaux (World Youth Orchestra) – dont il ne tarde pas à être nommé le premier violoncelliste – à de nombreux concerts à travers le monde. En 2007, il obtient une bourse d’études du gouvernement italien afin de poursuivre ses études au Conservatoire Santa Cecilia de Rome, et en 2013, après quatre licences dans le domaine de la musique, il obtient son diplôme final en violoncelle. Depuis, il donne des concerts partout dans le monde avec le groupe Beyond Borders Ensemble – composé de cinq musiciens de différentes origines méditerranéennes – qu’il a créé en 2012 à Rome, et qu’il dirige en qualité de soliste.

mehdi

Mehdi-Bilal Ghazi, né en 1989 à Oran, est le premier et seul algérien à avoir été accepté après une sélection des plus rigoureuses à l’académie du Centre d’art d’Orfort au Canada, à l’âge de 17 ans. Après avoir débuté très tôt dans des concerts locaux, mais également au Théâtre régional d’Oran, il est découvert en 2005 par le célèbre pianiste canadien, Alain Lefèvre, lors d’un concert à Oran dans le cadre de ses activités du Festival culturel européen. De 2006 à 2011, il suit une formation professionnelle au piano au sein du prestigieux Conservatoire de musique de Montréal. Entre autres distinctions, il a été finaliste solo de l’édition 2013 du Concours International Ferruccio Busoni à Bolzano et médaillé en 2014 du Hilton Head International Piano Competition. Il est actuellement membre du Rebanks Family Fellowship du Conservatoire Royal de Musique de Toronto.

redha

Abdelwahab Redha Benabdallah, né en 1987, Redha Benabdallah est un musicien-musicologue franco-algérien. Formé à la kwîtra (oud algérien) et la guitare classique et diplômé au Conservatoire de Musique de Bourges. Il obtient un premier prix international de kwîtra à Alger en 2006. Il poursuit une thèse de doctorat en Musicologie à l’Université Paris-Sorbonne sur le répertoire de la nawba algéroise. Il se produit depuis une dizaine d’années avec divers ensembles de musique ancienne et arabo-andalouse en France et ailleurs (Ensemble Albaycin, Le Baroque Nomade, Ensemble Safar). Il rejoint, à la rentrée 2013, le Conservatoire de Musique de Roubaix en tant que professeur de musique arabo-andalouse, Il est à l’initiative de la création de l’Ensemble Kwîtra et le dirige depuis août 2013.

amel_zenAmel Zen, née à Gouraya en 1985, est également une joueuse de kwîtra, mais est aussi et surtout une chanteuse de talent. Elle a commencé la  musique depuis le plus jeune âge, rejoignant d’abord l’Association de la musique classique et andalouse El-Kaissaria de Cherchel, puis  l’Orchestre régional d’Alger et l’Orchestre national de musique andalouse à l’âge de 17 ans. En 2007, elle participe à la première édition d’Alhane Wa Chabab, où elle arrive jusqu’en quart de finale. Elle persévère par la suite et édite son premier single, Ma Fikche Eniya, pour lequel elle remporte les prix de Révélation féminine et Meilleur Espoir lors de la Fête de la Musique organisée par un média algérien en 2011. Deux ans après, elle auto-produit son premier album, Amel Zen, au style très caractérisé, oscillant entre chaâbi et rock.

iddirIddir Salem, né à Larbaâ Nath Irathen en 1989, commence sa carrière musicale en tant que choriste au sein d’une chorale polyphonique, où il est repéré par un programmateur musical qui lui offre la chance d’exposer son talent au grand public. En 2012, il gagne un concours national radiophonique qui lui ouvre les portes du monde du spectacle. S’en suivent de nombreux passages télévisés et concerts. En 2014, il participe à une comédie musicale dans laquelle il représente la Kabylie. La même année, un casting mondial le sélectionne pour représenter l’Algérie où il arrive jusqu’à la finale à Paris. Depuis 2015, il travaille sur de nouvelles maquettes mêlant la langue française et la musique de ses origines.

Les Jeunes Talents de l’OSN sont le fruit d’un travail entamé il y a plus de quinze ans, tous désignés pour prendre la relève de l’Orchestre. Depuis le début de l’année, ils accompagnent leurs aînés lors de concerts au Théâtre National Algérien, et lors du spectacle d’inauguration de l’Opéra d’Alger, sous la houlette du maestro Amine Kouider, ils ont chacun fait leurs preuves avec des performances en solo. Ils sont au nombre de huit : Anissa Hadjarsi (soprano), Hadj Aissa Amara (ténor), Zouhir Mazari (chant), Belkacem Benalioua (qânûn) et Ryad Boualem (‘ûd), Mohamed Amine Ben El Kadi (piano), Moulay Mekki (guitare), Khallil Rouazmi (saxophone) et Mohamed Fouad Torki (percussions).

el_deyEl Dey, groupe créé à Alger en 2009, adopte un style musical à mi-chemin entre le gnawi, le chaâbi et le flamenco. Quelques tournées algériennes et titres à succès (Ana Djazaïri, Maria, …) plus tard, il sort son premier album, EL DEY, en 2014, avant d’être sélectionné comme supporteur et ambassadeur culturel pour accompagner l’équipe d’Algérie à la Coupe du monde de football. Après s’être produit à l’Institut du Monde Arabe à Paris en mai dernier, El Dey partagera avec Raïna Raï la tête d’affiche du 6ème Festival Orientalys de Montréal à la mi-août. Un deuxième album serait en préparation pour l’an prochain.

Écrit par vinyculture

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